Accueil L'atlas des paysages des hautes alpes Le massif du Dévoluy

Le massif du Dévoluy

Les paysages du Massif du Dévoluy

Carte de situation

Carte des périmètres

Une géologie qui dessine les séquences paysagères

Le plateau du Festre et le hameau de Coutières

Les reliefs dénudés du Dévoluy méridional

Les crêtes du Faraut - Remparts Est du Dévoluy

Le hameau de Courtil et au fond la montagne de St Gicon

La Tête d'Aurouze et la Tête de la Cluse accompagnées de leurs pierriers

*Source Insee

Une légende prétend que jadis, l’Obiou, le grand Ferrand, le Pic de Bure et le Faraud étaient des géants qui se bat­taient à coups d’énormes blocs de pierre. Pour renouveler leurs munitions, ils puisaient dans la vallée de la Souloise. Ainsi creusèrent-ils ce berceau encerclé par les blocs tombés, véritable muraille érigée sur ses pourtours. Les quatre géants, qui avaient abusé de leur puissance, furent alors pétrifiés et transformés en sommets. Leurs têtes dominent et entourent ainsi la vallée du Dévoluy. Le Dévoluy est une enclave naturelle - voire culturelle – nichée dans le département des Hautes Alpes, frontalière avec l’Isère et la Drôme, et fortement marquée par ses relations avec la Crau. Le toponyme Dévoluy viendrait du latin "devolvere" - qui signifie tomber en roulant - , ce qui fait référence à la présence d’immenses éboulis et d’innombrables clapiers sur les limites des propriétés.

Toute légende a sa part de réalité, et cette Unité Paysagère du Dévoluy est marquée par ces géants de pierre qui ont contribué à la protéger et à l'isoler du regard des autres et de l’Histoire : « les gens du Dévoluy, comme les peuples heureux, n’ont pratiquement pas d’histoire » car en effet, le Dévoluy n’a pas été mêlé aux évènements historiques du département.

Pourtant, les hommes, avant-guerre, ont dressé un sombre tableau de ce territoire jusqu'à écrire : « Le Dévoluy n'a plus d'arbres et avec ses arbres a perdu ses sources. Il perd aussi son reste d'humus et avec son humus ses hommes. Les moutons y ont tué tous les bois ». (O. Rectus – P. Arbos - La légende du Dévoluy Persée). Cette représentation d'un pays sinistré est aujourd'hui balayée, les dévoluards étant fiers de ce territoire aussi discret qu’altier, dont les accès limités ont régulé "naturelle­ment" l'économie essentiellement orientée vers l'agriculture et le tourisme.

L’Unité Paysagère du massif du Dévoluy s’étend sur 149 km² sur un axe Nord-Sud ; deux barrières rocheuses ferment la vallée sur ses bordures Est et Ouest avec, au Sud-Est le pic de Bure ; au Nord-Est le Pic Pierrou ; au Sud-Ouest le col des Aiguilles et la tête de Lauzon (voire la Tête de Garnesier) et au Nord-Ouest, les reliefs du Nid sur la crête en direction de l’Obiou.

Certains diront de ce massif qu’il est une perle dans un écrin de montagnes : cette appréciation « pittoresque » dévoile les caractères paysagers forts de ce terri­toire. Le Dévoluy est un espace aux accès limités (au Sud, au Nord et occasionnellement à l’Est) et un territoire de montagne avec des sommets qui oscillent entre 2709 m (Pic de Bure) et 1683 (Pic Grillon). Le Dévoluy affirme dans ses paysages une minéralité forte et prégnante marquée par trois hauts sommets que sont le Grand Ferrand (2758 m), la Grande Tête de l’Obiou (2789 m) et le Pic de Bure avec ces 2709 m, particulièrement réputé pour son plateau, désert mi­néral qui accueille depuis les années 1977 les 6 antennes de l’observatoire de l’Institut de Radio Astronomie Millimétrique (IRAM).

Ce massif haut perché, apparemment isolé et difficile d’accès, s’est organisé autour d’un axe routier majeur composé des Routes Départementales N°937, 17 et 117. Quatre villages, anciennes communes de Dévoluy aujourd’hui (Saint Etienne en Dévoluy, Agnières en Dévoluy, Saint Disdier et la Cluse), s’effilochent le long de ces RD et un grand nombre de hameaux dispersés se répartissent en périphérie de ces anciens chefs-lieux. Ainsi se dessi­ne le tableau « urbain » de ce massif, tableau enrichi par des édifices religieux et par un patrimoine vernaculaire propre à la montagne (fours, fontaines, murets…)

Cette première approche sur l’unité du Dévoluy serait quelque part tronquée en l’absence de commentaires sur l’offre touristique saisonnière de ce massif et notamment sur la période hivernale qui transforme les champs, les prairies, les alpages et les pentes en un gigantesque « stade » dédié à la pratique des sports et loisirs d’hiver (ski de piste, ski de fond, ski de randonnée, raquettes…). Deux stations, de factures très différentes, confirment cet intérêt pour ces pratiques hivernales, Superdévoluy et la Joue du Loup.

Entités administratives

Cantons : Veynes
Communauté de communes : Buech-Dévoluy
Communes : Le Dévoluy 1044 hab.

 

Mesures règlementaires

Parcs nationaux : aucun
Parcs régionaux : aucun
NATURA 2000 DOCOB: aucun
NATURA 2000 ZICO : aucun
NATURA 2000 ZPS : aucun
NATURA 2000 ZSC : FR9301511 Dévoluy – Durbon – Charance – Champsaur
PPR : avalanche, bloc, glissement, ravinement et torrentiel
PLU : toute la Commune
Sites classées : aucun
Sites inscrits : aucun
Autres : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope APPB FR 3800781 Plateau de Bure

Ce qui fait paysage

  • Le socle support
  • L'Eau
  • La végétation
  • HABITER / Urbanité
  • HABITER / Formes urbaines
  • HABITER / Caractères architecturaux
  • SE DEPLACER
  • EXPLOITER / Agriculture
  • EXPLOITER / Tourisme
  • EXPLOITER / Industrie
  • ADMINISTRER
  • Le paysage des stations
  • Le paysage hors stations

Les mutations des paysages

  • Analyse Diachronique 1999 - 2014

    Le Massif du Dévoluy en 1999

    Le Massif du Dévoluy en 2014

  • Photos constats

    Hameau de Coutières - Col du Festre - 1999 / 2014

     

    - Grenouillière et bâtiments de Superdévoluy - 1999 / 2014 -

    - Hameau de Maubourg à Agnières en Dévoluy - 1999/2014 -

  • Les facteurs d'évolution des paysages

    Dynamiques démographiques

    L'UP du Dévoluy compte actuellement 1017 habitants répartis au sein d’une quarantaine de hameaux. La densité moyenne est de l’ordre de 5,2 habitants/Km² pour 24,7 habitants au km² dans le département. L'urbanisation de cette entité s'est principalement fixée dans les branches d'un "V" dessiné par les vallées de la Souloise et de la Ribière et particulièrement dans les aires de proximité de ce triangle organisé entre les villages de St Disdier, Agnières en Dévoluy et St Etienne en Dévoluy.

    Comme de nombreuses régions isolées, le Dévoluy a connu pendant un siècle un exode rural très important, la population du « canton » passa de 2 063 habitants en 1846 à 869 en 1968 (données de Chauvet et Pons) soit une baisse de 60%. La reprise démographique s’amorce dès 1975 avec le développement du tourisme et des stations de ski, notamment sur les anciennes communes d’Agnières-en- Dévoluy et de Saint-Etienne-en-Dévoluy.

    Au cours des 40 dernières années la population a augmenté de 17%. Cette hausse est faible comparée par exemple à celle de la Guisane qui a connu une hausse de 50% sur la même période. La population y est donc restée relativement stable notamment du fait de l’enclavement de cette UP et de l’absence de pôle urbain in situ (Veynes est distant de 20 kilomètres, Gap de 40).

    L’examen de l’évolution de la structure par âge de la population entre 1999 et 2010 indique une tendance au vieillisse­ment général de la population. La comparaison par tranches d’âges met en évidence une augmentation des classes de 45 ans et plus, et une baisse des classes de 15 à 44 ans.

    Toutefois, la légère augmentation des 0/14 ans (de 144 à 162 individus) témoigne d’un léger infléchissement amorcé.

    L’examen des catégories socioprofessionnelles indique que les retraités sont les plus représentés ainsi que les profes­sions intermédiaires. Les retraités sont en forte hausse, représentent un pourcentage important de la popula­tion soit plus de 25% en 2011. Par ailleurs, il est constaté une hausse des agriculteurs même si leur pour­centage reste faible (1%), des artisans commerçants, chef d’entreprises et des professions intermédiaires en relation avec l’économie du tourisme dans une UP qui ne dispose pas de pôle d’emplois in situ. Cette hausse se fait au détriment des ouvriers et surtout des employés (20% en 2006 et 16% en 2011).

    Évolution du parc de logements entre 1999 et 2011

    Dynamiques des milieux naturels

    Les milieux du Dévoluy sont dans des dynamiques fortes parfois visibles (pierriers et éboulis) parfois invisibles et soudaines. La forêt, considérée comme discrète voire peu expansive, gagne les espaces ouverts délaissés de bas en haut. Les risques dit naturels sont conséquents avec de nombreux aléas tels que affaissements, effondrements, avalanches, chutes de blocs, coulées de boue, crues torrentielles, glissements de terrain, ravinements et sismique. Ces risques contraignent et soumettent les projets d'aménagements et d'urbanisations dans un cadre réglementaire, celui du Plan de Prévention des Risques Naturels des anciennes communes de St Etienne en Dévoluy et d’Agnières en Dévoluy hormis St Disdier.

    Dynamiques économiques

    Agro-pastoralisme

    Le Dévoluy est un territoire agricole contraint par l’altitude, par un climat proche des Alpes du Nord et par un effet d’isolement dû au relief : l’activité agricole demeure dynamique car la taille des exploitations et des troupeaux est importante, cependant la relève des exploitations s’avère difficile en raison des difficultés économiques, des contraintes réglementaires, des problèmes de prédation (Loup et lynx) et de la morosité des marchés agricoles. La population agricole a fortement diminuée et les conséquences se lisent sur les paysages : enfrichement, embroussaillement, enrésinement et abandon de parcelles.

    La modernisation de l’agriculture a également entrainé l’apparition de nouveaux bâtiments dont les matériaux ne tiennent pas toujours compte de l’environnement existant.

    Industrie / Artisanat / Commerces

    Aucun facteur de nature industrielle ne semble constituer un facteur de dynamique d’évolution des paysages dans l’UP Dévoluy. Le développement commercial est pour sa part fortement lié au tourisme.

    Services / Loisirs / Tourisme

    L’activité économique de l’Unité Paysagère du Dévoluy est cen­trée sur le tourisme. A l’origine tournée vers les sports d’hiver avec les stations de Superdévoluy et de la Joue du Loup, l’UP diversifie son offre et propose désormais également des activi­tés tournées vers un tourisme d’été (parcs aventures, piscines…) afin d’attirer des estivants. Des projets de développements tou­ristiques sont à l'ordre du jour notamment avec la poursuite des UTN de la Joue du Loup et de Superdévoluy. La commune dans le cadre de son projet de PLU souhaite promouvoir un tourisme "quatre saisons" et renforcer son offre touristique au travers de projets ambitieux comme un centre de bien-être et de remise en forme, un espace muséographique, un parcours de golf de 9 trous et des activités de sports de pleine nature.

    Dynamiques d'aménagement

    Intensité urbaine

    La faible dispersion de la population au sein de cette UP à très faible densité de population ne génère pas d’intensité urbaine. L’UP est dans l’aire d’influence des pôles urbains voisins, notamment Gap et Veynes. Le développement du tourisme a entrainé le développement de nouvelles urbanisations, soit sous forme de lotissements, comme à Saint-Etienne, soit sous forme de maisons individuelles (Agnières, hameau de Giers). Aujourd’hui, le développement urbain de l’UP s’effectue essentiellement au niveau des stations de sports d’hiver de la Joue du Loup et de Superdévoluy sous la forme de lotissement de collectifs davantage in­tégrés que les constructions originelles.

    Les noyaux villageois d’Agnières-en-Dévoluy et de Saint-Etienne en Dévoluy connaissent une extension limitée de leur zone urbaine.

    Préservation des milieux naturels

    L'UP est soumise à deux types de protections celle du site NATURA 2000 Di­rective Habitat pour la Zone de Protection Spéciale FR9301511 DEVOLUY DURBON CHARANCE CHAMPSAUR et celle d'un arrêté préfectoral de bio­tope pour le plateau de Bure FR3800781. Ce territoire est couvert également par de nombreuses Zone Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Flo­ristique (ZNIEFF). S'il ne s'agit pas de protection réglementaire comme les deux précédentes, ces inventaires ont tout de même la prétention de mettre en avant les éléments naturels devant faire l'objet d'une attention toute par­ticulière. Le site NATURA 2000 fait abstraction du cœur de l'UP du Dévoluy et, à ce jour, les structures paysagères qui composent cette dépression ne font l'objet d'aucune mesure de protection

    Energie

    L’UP est traversée par des lignes hautes tension situées entre la sta­tion de sports d’hiver du Superdévoluy et l’observatoire du plateau de Bure.

  • Les transformations des paysages / Tendances évolutives

    Les études des cartes diachroniques entre 1999 et 2014 soulignent l'évolu­tion des paysages du Dévoluy au regard des dynamiques naturelles et anthropiques sur le territoire : nette diffusion de l'espace boisé sur les milieux ouverts (terres agri­coles délaissées, prairies de fauche et alpages gagnés par l'embroussaillement) d’où leur régression progressive ; décalage entre l'extension de l'urbanisation des stations de ski de la Joue du Loup et de Superdévoluy face à la relative stabilité des hameaux et des villages.

    Les tendances, si elle ses poursuivent peuvent s’augurer de la sorte :

    En matière des dynamiques naturelles sur les milieux, la progression de la forêt sur les terres agricoles délaissées et sur les pentes se poursuivra en raison de la moindre pression anthropique et de la remontée biologique.

    L'urbanisation du territoire agro-rural se poursuivra au rythme actuel avec un risque cependant, celui de la transformation en un véritable "patchwork architectural" dommageable pour l'identité de ce territoire.
    Les plus grandes interrogations demeurent sur les tendances d’évolution du territoire des stations car entre les baisses de fréquentation de clientèle, les manques chroniques de neige et les aléas climatiques mis en balance avec l’effort entrepris par les stations pour diversifier les activités et les clientèles, les probabilités de changement peuvent osciller entre la friche touristique ou, au contraire, un maintien voire une intensification des pressions urbaines et touristiques sur cette structure paysagère.

  • Les enjeux paysagers

    Le paysage des stations, espace de tourisme

    C’est le territoire le plus mouvant de l’unité puisque fortement impacté par l’économie du ski et donc par les changements opérés par celle-ci. Néanmoins, compte tenu des saisons précédentes et des aménagements réalisés ces dernières années (immobilier et infrastructures), les marges d’évolution demeurent progressives et vont concerner essentiellement les questions de diversification des activités pour maintenir l’activité économique à des niveaux raisonnables. La question des canons à neige demeure un point central en matière d’équipement des stations et donc en matière d’impact paysager : des lacs de retenue pour la production de neige de culture ont été créés dans le Vallon de Pélourenq et pourraient se développer sur d’autres territoires à proximité des pistes. Ce territoire a fait l'objet en 1980 d'études mettant en évidence les impacts des nouvelles activités humaines (stations de sports d'hiver) sur ce site et sur les eaux karstiques. Ces études n’ont pas été suivies d’effets, ainsi aucune mesure de protection, de gestion ou de préservation de ce territoire et de ses paysages n'a été mise en application.

    Ce territoire possède des formes karstiques singulières, véritable encyclopédie des phénomènes glacio-karstiques et nivo-karstiques ; ce paysage géomorphologique est unique dans le département des Hautes-Alpes. Sa grande richesse réside dans l'originalité des formes karstiques et notamment des cuvettes mineures glacio-karstiques que sont les vallons de Pelourenq et de Sarrazin.

    De nombreux phénomènes géologiques, dolines, fentes, chourums et couloirs karstiques forment les petites dépressions et les cavités de cette étendue.

    Les enjeux paysagers sur ce plateau ne sont pas anodins au regard de l'activité humaine et notamment au regard des aménagements souhaités pour le domaine skiable commun des deux stations de ski.

     

    Le paysage hors stations, espace de ruralité et de nature

    Les remparts

    Leur altération est essentiellement conséquente aux dynamiques naturelles, à l'érosion, à la dégradation de la roche, aux phénomènes climatiques, aux intempéries et aux catastrophes naturelles éventuelles. Ces bordures calcaires orientale, occidentale et septentrionale font toutes les trois parties de la Zone Spéciale de Conservation FR9301511 - Dévoluy - Durbon - Charance - Champsaur contraignant de fait toutes interventions humaines dans un cadre législatif et réglementaire pour la préservation des milieux et la protection de la faune et de la flore, compris le maintien d'activités humaines favorables au maintien d'espèces et de milieux particuliers.

    Par conséquent en termes d’enjeux, ses structures n'imposent aucune mesure particulière même si le renforcement des effets du changement climatique peut avoir des conséquences brusques : gélifraction plus importante, orages…

    Les pentes douces aux motifs karstiques

    A l’instar des remparts, ces paysages évoluent au rythme des dynamiques naturelles. La baisse du pastoralisme peut cependant engendrer une accélération de la remontée de la forêt. 

     

    Le socle agro-rural

    Il est le plus convoité du Dévoluy car il est le support à :

    • l'agriculture pour exploiter les meilleures terres, choisir les terrains les plus mécanisables (Cf Plateau agricole de Rioupes) ;
    • l'urbanisation à proximité des terres cultivables et non loin des principaux chemins et axes de déplacements. D’où la présence de nombreux hameaux de caractère et des extensions qui, en fonction des architectures, permettent de dater les périodes d’extension des "gros" bourgs du Dévoluy (Agnières en Dévoluy, St Disdier, St Etienne en Dévoluy ;
    • l'économie touristique dans la mesure où la diversification des activités passent par l’extension du maillage touristique sur l’ensemble du territoire comme au col du Festre (ski de fond, Kitesurf…) mais également sur les hameaux en contreforts des remparts pour les loisirs de type randonnée, escalade, spéléologie… ;

    Il offre une réelle mosaïque de couleurs, de formes, de milieux, qui trouve un équilibre dans la dispersion des formes construites. Pour que cet équilibre fragile (abandon des terres agricoles, constructions nouvelles peu conciliante avec le sol support et l'environnement, architecture de rupture, etc.) se maintienne et que les paysages évoluent qualitativement, une grande attention sera nécessaire dans tous les projets à venir sur ces structures paysagères majeures de cette dépression du Dévoluy.

     

  • Les préconisations paysagères

Les paysages possibles

AVERTISSEMENT : Les scenarii présentés s'appuient sur des processus de mutation des paysages mis en évidence par une analyse objective des données disponibles. Ils ne constituent en aucun cas une évolution voulue ou souhaitée. Ils alertent d'une possible transformation si les décisions en termes d'aménagement du territoire n'affirment pas une vraie préoccupation de préservation des paysages. Ils incitent à une vigilance paysagère orientée vers la sauvegarde de la qualité des paysages, source de développement économique et social.

  • Si la tendance évolutive se poursuit...

    L'étude des cartes diachroniques entre 1999 et 2014, présente l'évolution des paysages du Dévoluy selon les dynamiques naturelles et les interventions humaines.

    Le constat est une nette diffusion de la forêt sur les milieux ouverts et la régression des espaces ouverts (terres agricoles délaissées, prairies de fauche et alpages gagnés par l'enfrichement, ...), conséquences de l'embrousaillement.

    L'extension de l'urbanisation des stations de ski de la Joue du Loup et de Superdévoluy est significative alors que les hameaux et villages n'ont que très peu évolués.

    A partir de ce constat, les transformations des paysages s'imaginent avec des contraintes fortes et modérées pour les espaces de nature ou anthropisés.

    En 2014

     

    La forêt continuera sa progression sur les terres agricoles délaissées et son ascension sur les pentes même si le combat sera difficile dans les nombreux éboulis.
    L'urbanisation des contreforts et des vallées se poursuivra selon une cadence assez faible en relation avec une population qui stagne depuis quelques années.

  • Des extensions urbaines opportunistes, selon le principe "au fil de l'eau"

    Les orientations des faîtages sont laissées à la seule initiative des propriétaires. Les maisons pourraient donc s'installer dans un désordre d'orientation mais aussi de vocabulaire architectural.

    Les étendues d'herbe entourant aujourd'hui les bâtiments disparaissent au profit de maisons ou de bâtiments agricoles. Fonctionnant comme de véritables respirations, leur disparition construit un paysage "rempli", presque étouffant.

    L'ouverture des milieux est un des caractères du Dévoluy. C'est donc l'identité même de ce territoire qui se trouve remise en question.

    Conjointement, le processus de colonisation des éboulis par la forêt se poursuit et contribuerait à renforcer cette impression de "remplissage" d'un fond de vallée dont la valeur paysagère d'aujourd'hui est bien son ouverture.

    En 2014

     

  • La qualité des futures constructions

    Ce qui est aussi délicat pour le paysage du futur, est la qualité des futures constructions, aussi bien pour l'habitat résidentiel que pour le bâti agricole.

    A voir ce qui se fait aujourd'hui et ce qui a pu se faire, il est possible d'imaginer que les hameaux et les bourgs principaux se transformeraient en véritable "patchwork architectural" et cela serait très dommageable pour l'identité de ce pays.

    De son côté, la forêt continue sa progression sur les contreforts, occultant les particularités d'un relief évocateur d'une géologie spécifique à ce haut plateau.

    D'autres indélicatesses sont à craindre avec les projets touristiques qui pourraient voir le jour prochainement et dans les 5 à 10 années qui vont suivre. Ce tourisme est, il est vrai, essentiel à la vie du Dévoluy en complément de l'agriculture.

    Cependant le tourisme de masse n'a jamais servi le paysage et certaines Unités de Paysage savent très bien ce que coûtent à leurs paysages une surfréquentation.

    En 2014