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Réflexions paysages

Faute de goût

En avion, vous pouvez regarder le développé du paysage agricole et vous rendre compte qu’il n’y a pas de faute de goût. Dans le dessin de ces champs, il n’y a pas de faute de goût. Comment expliquer cela ? Je crois que c’est ancré dans un socle qui est le socle de la nature, qui est le socle physique, qui tient les choses.

Années après années, les paysans, à l’instar des urbains, ne font pas que des belles choses, ils font aussi des bêtises, mais ce qu’il y a dans le travail paysan, dans le travail rural, c’est l’accumulation, la sédimentation. Les choses s’installent dans les choses précédentes. IL ne viendrait à l’idée de personne d’aller à l’encontre de l’ensoleillement, à l’encontre de la pente, à l’encontre de la trace laissée par le précédent, du chemin qui permettait d’accéder au champs. Il y a une sorte d’héritage qui fait que d’années en années, les choses se superposent.

 

Extrait d’un entretien entre Michel Corajoud (1937 – 2014) et Emmanuel Laurentin – France Culture, la Fabrique de l’Histoire

Michel Corajoud est auteur de « Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touche »