Accueil L'atlas des paysages des hautes alpes Les vallées du Guil

Les vallées du Guil

Les paysages des vallées du Guil

Carte de situation

Carte des périmètres

Ristolas, le haut Guil entre ubac boisé et adret en prairie

Arvieux, vallée au fond large propice à l'agriculture

Chateau Queyras, sentinelle de la combe du Queyras

Guillestre, avant-pays des vallées du Guil

*Source Insee

L’unité paysagère des vallées du Guil malgré son vocable ne prend pas seulement en compte la vallée du Guil est ses affluents directs, soit le Queyras et le Guillestrois, mais étend ses caractéristiques paysagères aux franges qui bordent ce territoire : ainsi les paysages des hauts de Cervières (vallée des Fonds et vallée du Laus jusqu’au Col de l’Izoard), des hauts de Villard-Saint-Pancrace (Chalets et col des Ayes), de Vars et de Risoul sont intégrés à cette unité paysagère.

L’évocation du Guil et du Queyras, mélange de l’eau et de la roche (Ker étant étymologiquement la pierre), réveille en soi de multiples images dont la plus emblématique est celle d’une montagne icône avec ses vallées encaissées, ses crêtes à plus de 3000 mètres, ses alpages peuplés de troupeaux et ses villages de pierre et de bois. La réputation du Queyras tient de son histoire (les Escartons), de sa dynamique humaine, de son artisanat, de ses paysages et de ses lumières. Véritable carte postale qui encombre parfois ses habitants, elle demeure une référence dont les magazines s’emparent régulièrement pour vanter les charmes de la montagne.

Les vallées du Guil expriment pour beaucoup LE paysage de montagne, bien que chaque vallée des Alpes possède des atours et des différences qui ne démentent en rien de leur singularité et de leur identité, mais celle du Queyras s’est fixée comme l’emblème de la relation entre l’homme et la montagne. Cependant, derrière l’icône se joue une vie sociale, politique et économique portée par une population qui revendique des projets, des envies et aménagements ; ces derniers transforment les paysages sans nécessairement briser ou heurter l’image offerte à ses visiteurs.

L’histoire de la vallée a été marquée par la cohabitation et les conflits religieux : Vaudois puis protestants ont occupé les villages les plus en altitude des communes (La Chalp et Brunissard à Arvieux, Le Roux et Valpreveyre à Abriès…) mais également les plus proches des cols pour fuir en cas de danger. Chaque communauté religieuse a marqué de son empreinte les territoires qu’elle a occupés aussi la lecture des paysages mérite de prendre en compte cette dimension culturelle et cultuelle.

Entités administratives

Cantons : Guillestre / Briançon 1 / L’Argentière la Bessée / Embrun

Communauté de communes : Guillestrois / Escarton du Queyras / Briançonnais / Pays des Ecrins

Communes : Abries / Aiguilles / Arvieux / Ceillac / Château-Ville-Vieille / Eygliers / Saint-Véran / Vars

Parties de Communes : Cervières / Eygliers / Guillestre / La Roche de Rame / Molines-en-Queyras / Risoul / Ristolas / Saint-André d’Embrun / Saint-Clément-sur-Durance / Saint-Crepin / Saint-Martin-de-Querières / Villar-saint-Pancrace

 

Mesures règlementaires

Parcs nationaux : enclave de l’aire optimale d’adhésion du Parc National des Ecrins

Parcs régionaux : Queyras

NATURA 2000 DOCOB : aucun

NATURA 2000 ZICO : PAC21 Bois des Ayes / PAC19 Vallée du Haut Guil

NATURA 2000 ZPS : FR9312019 Vallée du Haut-Guil / FR93112021 Bois des Ayes

NATURA 2000 ZSC : FR9301502 Steppique Durancien et Queyrassin / FR9301504 Haut-Guil – Mont Viso- Val Preveyre / FR9301524 Haute-Ubaye-Massif du Chambeyron / FR9301503 Rochebrune – Izoard –Vallée de la Cerveyrette

PPR : Avalanche / Bloc / Glissement / Inondation / Ravinement / Torrentiel

PLU : sur toutes les Communes

Sites classées : 93C05015 Colonne coiffée de Château-Ville-Vieille et ses abords / 93C05017 Table d’orientation de Peyre-Haute / 93C05013 Rochers situés sous la plateforme de Montdauphin / 93C05014 Casse Déserte / 93C05012 Site du Monument aux Morts de l’Ange Gardien

Sites inscrits : 93I00001 Abords du Col de Vars / 93I05053 Villages des Forannes, de la Ville, du Villard, de Pierre-Belle, du Raux et abords de Saint-Véran / 93I05060 alpages de Furfande / 93I05005 Plateforme du petit Belvédère du Mont-Viso / 93I05030 Pont du Preyt dur le Guil / 93I05052 Hameau de Sainte-Catherine / 93I05007 Sommet Bûcher / 93I05014 Gorges du Guil / 93I05054 Chapelle des Pénitent, calvaire et abords à Abries / 93O05003 rocher sur lequel s’élève Fort-Queyras / 93I05001 Site du monument aux morts de l’Ange Gardien /93I05051 Station de Vars et abords de la RN202

Ce qui fait paysage

  • Le socle support
  • L'Eau
  • La végétation
  • HABITER / Urbanité
  • HABITER / Les formes urbaines
  • HABITER / Caractères architecturaux
  • SE DEPLACER
  • EXPLOITER / Agriculture
  • EXPLOITER / Tourisme
  • EXPLOITER / Industrie
  • ADMINISTRER
  • Les hautes vallées du Guil
  • Les vallées suspendues
  • La vallée du Guil
  • L'avant pays des vallées du Guil

Les mutations des paysages

  • Analyse Diachronique / 1999 - 2014

    Les vallées du Guil en 1999

    Les vallées du Guil en 2014

  • Photos constats

    - Guillestre 1999 / 2014 -

    - La Plaine de Ceillac 1999 / 2014 -

    - Arvieux 1999 / 2014 -

    - Les adrets d'Aiguille 1999 / 2014 -

  • Les facteurs d'évolution des paysages

    Dynamiques démographiques

    Après un fort exode rural amorcé à la fin du XIXe siècle, voire une inquiétude pour la survie démographique de la vallée au début du XXe, une reprise positive de l'évolution démographique s’est amorcée dans les années 60 : entre 1968 et 1990, 74 habitants s’installait chaque année en moyenne, tendance qui s'infléchit de 1990 à 2011 avec 19 nouveaux habitants par an.

    Cependant, entre 1848 et aujourd’hui, la vallée est passée de 8000 habitants permanents à 2500 et le taux de croissance démographique reste faible voire très faible aujourd’hui. Cependant, la fréquentation touristique induit une augmentation constante et importante - sans aucune mesure avec l’évolution de la population permanente - du nombre de logements par an (+224 par an). Les résidences secondaires sont importantes (77% des logements) et la difficulté demeure, pour ses vallées, de loger des résidents principaux (agriculteurs, secteur tertiaire) mais également des saisonniers.

    Conséquences 

    Une faible croissance démographique traduit un faible renouvellement des activités économiques sur place, la spéculation touristique étant la principale sur le secteur (baisse voire maintien du nombre d’agriculteurs, des commerçants, etc.) d’où une pression déséquilibrée sur les paysages : les espaces touristiques sont maintenues au détriment des espaces de frange (alpages, forêt, parcours) d’où extension urbaine près des pôles touristiques, des villages et des hameaux et fermeture ailleurs.

    La forte fréquentation de résidents secondaires et touristique se traduit par un déséquilibre annuel dans l’occupation du territoire, par une désertion des maisons hors saison, par une activité économique ralentie en périodes creuses

    Dynamiques des milieux naturels

    Nombreux aléas : torrentiel, crues, glissement, chute de bloc, ravinement, avalanche et inondations qui ont par le passé modifié profondément espaces naturels et villages. Ils constituent toujours des facteurs importants de changement des paysages.

    Par ailleurs, la question du changement climatique se pose dans cette unité paysagère comme ailleurs d’où des phénomènes de remontées biologiques en ubac comme en adret, par d’éventuels problèmes d’eau en fin de saison estivale et par un décalage des pratiques agropastorales et forestières en fonction de l’aléa climatique.

    Une dynamique des milieux active, entre éboulis (photo du haut) et déboisement naturel dans un couloir d'avalanche

    Dynamiques économiques

    Agro-pastoralisme

    Cette ressource économique est en net recul. La dé­prise agricole est engagée avec près de trois fois moins de terres labourées en fonds de vallées (136 ha en 2010) et deux fois moins d’exploitations agricoles (84 exploitations en 2010).

    Le PNR du Queyras par sa charte s’est engagé pour un soutien à l’agriculture (promotion des pro­duits, accompagnement des circuits courts, etc).

    L’activité pastorale reste vivante mais prend souvent la tournure d’une mono-activité : les montées en alpage plus précoces et les descentes plus tardives se jouent à l’endroit des parties anciennement cultivées d’où un impact sur les territoires agricoles. Cependant, la problématique du loup fragilise la production alpicole.

    Conséquence : la faible pression agricole se traduit par une occupation plus forte des transhumants et par un délaissement du foncier pastoral à leur profit et parfois au détriment des paysages (terrasses du Roux d’Abriès, parties basses d’alpages…)

    Industrie / Artisanat / Commerces

    Résultante du développement touristique, l'offre de services est importante à Guillestre : nouvelles zones d’activités artisanales et commerciales aux abords immédiats des axes de circulation (Le Vil­lard avec ses 55 000 m², Risoul - les Isclasses 9 000 m² projetés).

    Quelques activités artisanales dans les zones d’ac­tivités à Guillestre et des scieries à Ville-Vieille.

    Conséquences : l’extension des zones artisanales consomme du territoire et se réalise de manière linéaire à proximité des axes de circulation d’où un impact paysagère sans équivoque. L'extension de la ville s'est faite près des routes principales et possible jonction avec la commune voisine (Guillestre avec Eygliers, lien entre Château-Queyras et Château Ville Vieille)
    L’urbanisation artisanale n’est pas pensée aussi la plupart des zones artisanales et industrielles floute le paysage (bas du village d’Aiguille, jonction Château-Queyras et Château Ville Vieille)

    Services / Loisirs / Tourisme

    Hormis les stations de sports d’hiver de Risoul et de Vars, et les quatre stations du Queyras (Molines-Saint-Véran, Arvieux, Abriès et Ceillac), la politique de développement touristique est basée sur le caractère naturel des espaces et leur ruralité : nombreuses activités de loisirs terrestres, aériennes et nautiques. En quelques décennies, l’unité paysagère assiste à un transfert de l'activité principale basée sur l'agricul­ture vers le tourisme.


    L'intégration toute relative de la station de Vars Les Claux, tendance au mitage des boisements

    Les énergies renouvelables

    L’Unité Paysagère des Vallées du Guil n’est pas identifiée comme zone préférentielle de dévelop­pement de l’éolien dans le schéma régional d’avril 2013.

    Ici de nombreuses sources d'énergie existent : l'eau, le bois et le soleil.

    La charte du PNR veut favoriser l'autosuffisance énergétique. Les communes du Parc s'engagent à limiter leur consommation mais aussi à produire au maximum ce qu'elles consomment. Le bois est une des premières sources d'énergie, de nombreux foyers et édifices publics sont chauffés au bois. L'installation de panneaux solaires sur les toits des bâtiments qu'ils soient publics ou privés est encou­ragée.

  • Les transformations des paysages / Tendances évolutives

    L'évolution des paysages dans le territoire des vallées du Guil est essentiellement le résultat d'une déprise agricole engagée et d'une dynamique des milieux active.

    Le régime torrentiel de ses cours d'eau a été à l'origine de nombreuses crues dévastatrices qui ont à leur manière remanié les fonds de vallées et les versants. L'homme a dû, en plusieurs endroits, maîtriser les débits des torrents en construisant des cadres en béton ou en pierre pour limiter l'érosion des berges et se protéger.

    Dans les couloirs naturels, talwegs ou combes, les avalanches ou les chutes de bloc ouvrent des passages dans les boise­ments et participent ainsi à la régénération naturelle du couvert boisé.

    Les chutes de blocs, les éboulis redessinent également les pentes.

    Mais le facteur de transformation qui a le plus de répercussions sur les paysages est la disparition progressive de l'agri­culture et la mutation des pratiques agricoles. Les parcelles cultivées agrémentaient le fond des vallées d'une mosaïque de verts et de blonds quand l'été venue les blés et autres céréales étaient à maturité. Les adrets se paraient de prairies de fauche, aménagés en terrasses ourlées de talus. Leur faisaient face les ubacs couverts du mélèzin, puis mélèzes et pins à crochets à des altitudes plus basses. En amont de Château Ville-Vieille, les troupeaux parcourant les adrets contenaient l'étalement des genévriers.

    Aujourd'hui, la recolonisation spontanée de ces espaces ouverts par le mélèze ou le genévrier s'affirme. Les cultures en fond de vallée cèdent leur place à des prairies de fauche et c'est toute une agriculture de montagne qui tend à disparaître.

    Si, sur la plupart des communes, l'extension urbaine reste limitée, elle est plus affirmée dans des vallées plus accessibles comme celle d'Arvieux, de Vars ou autour de Guillestre. Ces extensions urbaines utilisent les terres agricoles.

    Il faut aussi dans ce processus de transformations des paysages prendre en compte ce que les activités de loisirs génèrent comme besoins : lieux de stationnement pour départs de randonnées ou mises à l'eau, lieux d'atterrissage pour les sports aériens, gestion des stationnements autour de villages très touristiques comme Saint-Véran avec stockage des voitures à l'entrée du village... Il y a aussi les conflits d'usages sur les routes entre cyclistes, motos et véhicules. Plusieurs villages affi­chent leur réticence face à ces pratiques de leur territoire : villages traversés à trop grande vitesse par les motos, fermeture du col de l'Izoard le jeudi réservé aux cyclistes, piétinement des espaces de pâture...

  • Les enjeux paysagers

    Les hautes vallées du Guil

    La fragilité de ces milieux est à la hauteur de leur richesse. Ils subissent à la fois le phénomène de déprise agricole qui est bel et bien engagé, les changements climatiques, la dynamique des milieux et la mutation de l'activité agricole vers celle du tourisme.

    Si il est hasardeux d'incriminer le réchauffement climatique, les changements peuvent se lire au travers du processus de remontée des étages de végétation et aussi de l'enneigement.

    Terres d'élevage avant tout, la disparition de cette pratique a des conséquences assez immédiates sur les milieux qui se ferment et s'enfrichent. Il faut y associer l'abandon des chalets d'estive et à terme la disparition d'une histoire des hommes malgré la politique engagée par le Parc Naturel Régional du Queyras.

    La colonisation des anciennes pâtures par le genévrier est un des signes visibles de ces changements. Même s'il est difficile de parler de fermeture des milieux car cette espèce est ramassée, les enjeux sont à la fois environnementaux et paysagers :

    • Environnementaux : richesse de la biodiversité des prairies qui est en cause.
    • Paysagers : uniformisation des paysages par une végétation qui gomme les subtilités d'un relief qu'une prairie met en valeur.

    Les enjeux sont aussi sociétaux. La pluriactivité des agriculteurs se transforme de plus en plus vers une mono-activité associée au tourisme qu'il soit hivernal ou estival. Le développement touristique permet le maintien d'une économie locale nécessaire. Sans lui, ces hautes vallées seraient désertées. Terres de randonnée, elles voient naître des conflits d'usage entre éleveurs et randonneurs avec le piétinement des prairies de fauche.

    L'éloignement et la difficulté d'accès à certaines terres font peser le risque d'abandon progressif et de désertification avec toutes les conséquences sur les paysages, mais aussi celui de la disparition d'une mémoire collective.

    La vallée du Guil

    Peut être plus qu'ailleurs dans cette unité de paysage, les paysages de la vallée du Guil sont vulnérables face à la dynamique des milieux. Les milieux et les équipements sont soumis à de multiples aléas : torrentiel, crues, glissement, chute de bloc, ravinement, avalanche et inondations.

    Les circonstances climatiques et les aléas risques sont parfois et encore à l'origine de l'isolement de ce pays.

    Bien que essentiellement marquée de ses caractères naturels, cette vallée sait être aussi urbaine aux abords des communes qui jalonnent son parcours comme Aiguilles et Ville Vieille. Les problématiques du développement urbain s'y retrouvent. Si le relief contraint toujours fortement les extensions, il fait se concentrer sur les endroits les plus favorables une pression foncière importante. Que ces extensions soient à vocation d'habitat ou d'activités, elles sont trop souvent opportunistes profitant du moindre replat, du moindre évasement.

    Il existe aussi les enjeux liés aux pratiques sportives, et plus particulièrement celles d'eaux vives. Accéder aux mises à l'eau peut être à l'origine de stationnements sauvages le long de la RD 902.

    Les vallées suspendues

    La dynamique des milieux (chute de bloc, ravinements, glissements de terrain… ) est aussi très active et fait peser sur ces vallées le risque d'un isolement, certes temporaire, mais bien réel. L'éloignement et la difficulté d'accès à certaines terres peuvent aussi amener à la désertification des fonds de vallées, fonds dans le sens extrémités, avec toutes les conséquences sur les paysages.

    Les enjeux pour ces vallées suspendues se rapprochent de celles des hautes vallées du Guil. Le phénomène de déprise agricole est aussi engagé.

    Les terres agricoles abandonnées seront soient recolonisées par la forêt qui aujourd'hui est repoussée sur les pentes des versants, soient bâties.

    Le transfert de l'activité principale du territoire de l'agriculture vers le tourisme est engagé pour ces vallées. L'abandon de certaines parties du territoire trop difficiles d'accès se ferait au profit d'autres plus accessibles dont les espaces de nature subiront directement la pression foncière ; car le développement du tourisme nécessite de nouveaux équipements d'accueil et de loisirs. L'accroissement de la fréquentation de ces vallées demandera de recalibrer les infrastructures et notamment routières.
    Au delà de la simple fermeture des milieux due à l'abandon progressive de la mise en culture des terres, c'est tout un paysage qui se transformerait pour répondre à de nouvelles sollicitations économiques et humaines.

    L'avant pays des vallées du Guil

    Entre ville et campagne, cet avant pays doit répondre à des enjeux urbains. L'existence du Mont-Dauphin et de son périmètre de protection peut certes préserver une partie de cette plaine mais nombre de ces espaces restent soumis à la pression foncière. Seule ville de l'Unité de Paysage, la pression sur les espaces agricoles autour de Guillestre est forte. Ici les extensions urbaines et le développement des zones d'activités répondent toujours à une logique d'opportunisme foncier et non à la préoccupation qualitative d'une urbanisation réfléchie et maîtrisée.

    Si une partie de son patrimoine est reconnu et protégé, il en existe qui échappe à ces mises en valeur comme les sources chaudes du Plan de Phasy.

    Il faut aussi rapprocher Risoul aux préoccupations des stations de ski de moyenne montagne et de leur devenir au regard de la diminution effective de l'enneigement.

  • Les préconisations paysagères

Projection prospective : Les paysages possibles

AVERTISSEMENT : Les scenarii présentés s'appuient sur des processus de mutation des paysages mis en évidence par une analyse objective des données disponibles. Ils ne constituent en aucun cas une évolution voulue ou souhaitée. Ils alertent d'une possible transformation si les décisions en termes d'aménagement du territoire n'affirment pas une vraie préoccupation de préservation des paysages. Ils incitent à une vigilance paysagère orientée vers la sauvegarde de la qualité des paysages, source de développement économique et social.

  • Si la tendance évolutive se poursuit...

    Territoire des grands espaces de nature, les vallées du Guil offrent leurs paysages de pierre et leurs vastes étendues de prairies.  Bien que le Parc Naturel Régional du Queyras veille à la préservation et la valorisation de ces paysages ruraux patrimoniaux, leur mutation est enclenchée, même si elle est encore assez lente.

    Il n'a pas le pouvoir d'éditer des documents opposables, c'est donc bien au travers des documents de planification urbaine que les mesures de préservation et de valorisation doivent être énoncées.

    Terres de pâtures plus que de cultures, le recul des pratiques agricoles associées au pastoralisme fait peser sur les paysages un risque de transformation aussi radical que définitif. 

    En 2014

     

    Territoire contraint par sa géographie et par un climat rigoureux, les possibilités de développement se concentrent sur certains lieux plus hospitaliers, plus accessibles pour lesquels les enjeux deviennent plus importants qu'en d'autres endroits préservés "naturellement".

    C'est ainsi qu'en fond de vallée certaines communes se sont développées selon la même logique que des communes de plaine en zone déjà urbaine : une péri-urbanisation d'habitat individuel et de zones d'activités.
    Porter une attention au traitement des entrées de ville, par exemple, s'affiche comme une nécessité. C'est le cas d'Aiguilles et de Chateau-Ville-vieille où des activités se sont installées en périphérie de bourg en dehors de toute logique urbaine et sans traitement de leurs abords (accès, zone de stockage...). 

    Ces activités (artisanat, petite industrie ou commerces) indispensables à la vie économique de la vallée ont composé des espaces lâches et désorganisés comme dans n'importe quelle périphérie urbaine. Celle de Guillestre, par sa proximité avec le couloir durancien, concentre plus encore ce type d'extensions urbaines.

    Cependant le facteur d'évolution des paysages le plus conséquent est ici avant tout lié à la déprise agricole et ces terroirs sont autant de réserves foncières. Il faut accompagner ces évolutions inévitables et indispensables, pas seulement dans une ambition de préservation, mais pour que ces territoires continuent à vivre et ne soient en aucun cas sanctuarisés. Que deviendraient ces terres délaissées de leurs pratiques agricoles, si aucune mesure de valorisation n'est mise en place ?

  • Des terres de pâtures délaissées

    Terres d'alpages, les paysages des vallées du Guil témoignent de ces pratiques pastorales. Aujourd'hui, nombre d'agriculteurs éleveurs ont disparu ou se sont reconvertis. Les espaces de pâtures subissent les évolutions naturelles d'une nature laissée libre.

    En amont des vallées, les landes à genévriers recolonisent les terres autrefois pâturées. Arbuste bas et compact, il est difficile de parler de fermeture des milieux. Mais aujourd'hui les prairies d'alpage donnent à lire la moindre aspérité du relief, sa moindre inflexion ou le moindre accident, sans oublier leur exceptionnelle biodiversité. Ce vert uniforme et tendre met en valeur chaque affleurement rocheux.

    En 2014

     

    Elles racontent aussi les saisons par la floraison de leurs espèces champêtres, dont beaucoup sont rares et protégées.

    La forme compacte, tapissante et moutonnante du genévrier ferait disparaître les subtilités d'un sol support et dessinerait un arrière plan paysager monochrome que viendrait ponctuer le melèze. En effet quand ces vastes étendues prairiales se parent de leurs couleurs printanières, estivales ou automnales, les genévriers en toute  saison étalent le même vert sombre.
    Laissés libres de leur exploitation agricole, les versants ensoleillés pourraient accueillir de nouveaux hébergements car il s'agit bien de maintenir une activité économique dans ces vallées. Déjà nombre d'agriculteurs se reconvertissent en offrant gîtes et chambres d'hôtes.

  • Développement des pôles touristiques

    Quand l'agriculture décline, il faut trouver de nouvelles sources de revenus. Formidable terrain de "jeux", les Vallées du Guil offrent nombre de loisirs terrestres, aériens et nautiques.

    Avant tout territoire de randonnée, la pratique du ski participe maintenant largement à la vie économique des vallées.

    Les stations de Vars et de Risoul illustrent le développement de cette activité de loisirs quand les autres stations de l'Unité de Paysage conservent l'intimité des stations villages.

     

    En 2014

     

    La construction de nouveaux logements croît de manière continue et régulière tandis que la population reste quasi stable. Ce constat révèle une fréquentation en hausse mais saisonnière que la proportion de résidences secondaires confirme. En effet, les trois quart des résidences sont secondaires.

    L'analyse diachronique montre une extension des stations de Risoul et Vars. Ici est pris l'exemple de Vars. Aujourd'hui installée dans un écrin de mélèzes, la station reste discrète.
    Au fur et à mesure de son extension, les boisements dans lesquels elles s'incrustent disparaîtraient révélant un front bâti plus ou moins continu. L'extension des stations de ski va au delà de la simple construction de nouveaux bâtiments. Ce sont aussi de nouvelles infrastructures qui se mettent en place. En plus des surfaces de parkings et des nouvelles voies de desserte, ce peut être aussi de nouvelles pistes qui viendraient strier et découper en lanière les boisements qui couvrent les versants. Accompagner ce développement est primordial pour garder le charme et l'authenticité de cette station.