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La vallée de la Moyenne Durance

Les paysages de la vallée de la Moyenne Durance

Carte de situation

Carte des périmètres

Les séquences paysagères

En aval du barrage de Serre-Ponçon, la Moyenne Durance

La vallée orientée Est/Ouest, Espinasses et le dernier ouvrage de retenue

Le bassin de Tallard et son aérodrome

Depuis les hauteurs de Lardier et Valenca, entre agriculture et infrastructures

 La Durance encore libre

*Source Insee

Pays emprunté, marqué et dessiné par la Durance, c’est aussi une vallée redessinée et appropriée par les hommes. Véri­table colonne vertébrale du territoire des Hautes Alpes, elle est son histoire et son économie.

Plus large et plus hospitalière que son cours amont, cette portion de la vallée de la Durance a laissé s’installer, dans le lit de son ancien glacier, les grands réseaux d’infrastructures. Réseaux viaires, ce sont la RN 85 et l’autoroute A51, mais aussi réseau d’énergie hydraulique avec le canal EdF.

L’agriculture, et plus particulièrement l’arboriculture, a pris possession des terres en fond de vallée laissant ainsi les bourgs et les villages se positionner dans les hauteurs. Les villages perchés de Ventavon, d’Upaix, de Lardier et bien d’autres ont initié des itinéraires touristiques comme celui des "villages perchés". Il y a aussi celui de la "route des fruits et des vins" entre Espinasses et Tallard. Ces itinéraires témoignent de la diversité des paysages.

Cette unité paysagère est en contact avec l’agglomération de Sisteron dans les Alpes de Haute Provence à son extrémité Sud, puis elle se rétrécie, en remontant vers le Nord, au carrefour de la petite ville de Tallard pour ensuite s’épaissir à nouveau dans le système de la vallée de Remollon.

Le bourg de Tallard occupe une place stratégique, à la croisée des chemins entre le Nord vers Gap en quittant le cours d’eau et l’Est vers les Alpes de Haute Provence en suivant le lit de la Durance.

L'unité de Paysage trouve sa limite Nord au pied du barrage de Serre Ponçon et de son bassin de compensation à Rous­set. C’est dans cette retenue que les eaux se partagent entre Provence et Alpes.

C'est l'Unité de Paysage des confluences

Entités administratives

Cantons : Laragne-Montéglin / Tallard / Chorges

Communauté de communes : Pays de Serre-Ponçon / Vallée de l’Avance / Tallard Barcillonnette/ Laragnais

Communes en entier : Le Poët (728 hab / Ventavon 512 hab / Remollon 431 hab. / Upaix 423 hab. / Monêtier-Allemont 318 hab. / Lardier-et-Valença 293 hab./ Vitrolles 209 hab. / Fouillouse 198 hab. / Le Glaizil 180 hab. / Rochebrune 161 hab. / Barcillonnette 136 hab. / Esparron 38 hab. / La Saulce

Communes en partie : Tallard 1 988 hab / Lettret 184 hab / Théus 216 hab / Espinasses 675 hab. / Sigoyer 669 hab. / Châteauvieux 485 hab./ Jarjayes 432 hab. / Valserres 248 hab. / Rousset 161 hab./ Breziers 207 hab.
NB : les Communes de Tallard, Lettret, Théus, Espinasses ont été comptabilisées dans l’Unité Paysagère de la Moyenne Durance.

 

Mesures règlementaires

Parcs nationaux : aucun

Parcs régionaux : Baronnies Provençales en bordure ouest

NATURA 2000 DOCOB : aucun

NATURA 2000 ZICO : aucun

NATURA 2000 ZPS : FR9312003 La Durance / FR9312023 Bec de Crigne

NATURA 2000 ZSC : FR9301514 Céüse - Montagne d’Aujour - Pic de Crigne – Montagne de Saint-Genis / FR9301589 La Durance

PPR : Blocs / Glissement / Inondation / Ravinement / Torrentiel

PLU : toutes les Communes de l’UP sauf Esparron / Lettret / Theus / Rochebrune

Sites classés : salle de danse des Demoiselles de Valauria. 93C05024 Parc du Château de Tallard

Sites Inscrits : 93IO5058 Bourg de Tallard

Ce qui fait paysage

  • La Roche
  • L'Eau
  • La végétation
  • HABITER / L'urbanité
  • HABITER / Les formes urbaines
  • HABITER / Caractères architecturaux
  • SE DEPLACER
  • EXPLOITER / Tourisme
  • EXPLOITER / Agriculture
  • EXPLOITER / Industrie
  • ADMINISTRER
  • La vallée en auge
  • La confluence de Tallard
  • Les hauts plateaux entaillés de ravines
  • La vallée linéaire et la vallée évasée

Les mutations des paysages

  • Analyse Diachronique 1999 - 2014

    La vallée de la Moyenne Durance en 1999

    La vallée de la Moyenne Durance en 2014

  • Photos constats 1999 / 2014

    Le plateau de Vitrolles / 1999 - 2014

    Rémollon / 1999 - 2014

    Espinasses / 1999 - 2014

    Tallard / 1999 - 2014

  • Les facteurs d'évolution des paysages

    Dynamiques démographiques

    L’augmentation de la population, amorcée dès les années 90, et le développement du parc de logement qui s’en suit tend à se poursuivre, d’autant plus que l’habitat ancien est délaissé au profit d’une offre nou­velle plus en adéquation avec la demande.

     Evolution du parc de logements entre 1999 et 2011, Moyenne Durance

    Evolution du parc de logements entre 1999 et 2011, source RGP 99, 2006 et 2011


    Les politiques d'aménagement

    Les politiques de gestion et de protection

    Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres fe­ront l’objet de vigilance et de contrôle quant à leur qualité et leurs éventuels impacts sur les paysages. En revanche ils subiront des facteurs d’évolution naturelle.

     

    Accessibilité

    Excellente accessibilité et porte d'entrée du département, à la jonction des deux axes majeurs de desserte régionale celui Nord-Sud : RN85 - A51 et celui RD 900- RN 94 qui draine les circulations de l'Ubaye et de la Haute Durance.

    Tallard : zone de distribution majeure entre bassin de Gap, Serre-Ponçon et au delà les grands lieux touristiques, et pour finir la vallée de l'Ubaye.

     

    Intensité urbaine

    Elle est localisée principalement sur Tallard, seule véritable ville de l’Unité Paysagère qui s’est étendue à l’Ouest sous forme de lotissements.
    Néanmoins sont concernés aussi les villages et hameaux de la vallée.
    Les villages perchés comme La Fouillouse ou Lardier-et-Valencia connaissent des extensions et une diffusion de l’habitat sur l’espace agricole des versants. Ce plateau isolé et clos de ses reliefs a vu son occupation baissée pour aujourd'hui connaître un renouveau bénéficiant de la proximité des grands axes.

     

    Les énergies renouvelables : vallée stratégique

    Bien que dans le Schéma Départemental Eolien la vallée de la Moyenne Durance soit identifiée comme une zone préférentielle pour le développe­ment éolien (petit éolien essentiellement), aucun projet n’est pour l’heure en développement.

    Aucun projet de centrale photovoltaïque n’est à ce jour en cours de construction (données DREAL oc­tobre 2013). Tout projet d’implantation devra être la conclusion d’un diagnostic paysager afin de déter­miner au mieux son insertion dans le paysage.

    Dynamiques des milieux naturels

    L’exposition du territoire aux risques naturels (glissement, ravinements, torrentiel, inondation) perdure. C'est donc une unité de paysage sensible aux remanie­ments naturels de ces paysages.

     

    Autour de certains villages, une urbanisation qui se diffuse, par­fois complètement isolée

    Dynamiques économiques

    Agro-pastoralisme

    Le recul massif de l’activité agricole a bénéficié à l'urbanisation. Sur les terres difficiles d'accès, la re­conquête forestière a occupé l'espace laissé par les cultures abandonnées.

    Maintien des surfaces dédiées aux cultures céréa­lières et à l’élevage.

     

    Industrie / Artisanat / Commerces

    Territoire économique dynamique qui bénéficie de sa bonne accessibilité (A51) et de la proximité de la ville de Gap, d’où le développement de zones d’activités comme l’Aéropole point fort du territoire, la zone du Vivas à Vitrolles, d’autres zones d’activités à Lar­dier-et-Valencia par exemple.

     

    Services / Loisirs / Tourisme
    Aéronautisme essentiellement : aérodrome de Gap Tallard, seul centre européen multisports aériens.

    Mais aussi activités de loisirs et de tourisme vert telles que randonnées pédestres, via ferrata, activités équestres, d'eaux vives,  VTT...

     


    Situation à éviter

    Propositions : simple ou double alignement en crête

     

     

  • Les transformations des paysages / Tendances évolutives

    Avec une croissance démographique continue et affirmée, les modifications des paysages sont ici la conséquence de ce dynamisme.

    La déprise agricole profite au phénomène de péri-urbanisation qui s'opère autour de chaque pôle urbain, Tallard et la Saulce principalement mais aussi ailleurs autour de villages comme Espinasses. Ces nouvelles extensions urbaines se font souvent sous forme de lotissement. Juxtaposition de volumes plus ou moins imposants, ils affichent leur crépis coloré, tuile canal et génoise. Ce vocabulaire architectural, emprunté à celui de la "Provence", se retrouve partout depuis le littoral méditerranéen, l'arrière pays aixois jusqu'à la Drôme voire le Rhône. C'est ainsi que ces paysages se banalisent, effaçant les typologies locales qui sont porteuses d'identité.

    Sur le plateau de Vitrolles, l'habitat se disperse et constelle les versants de ces nouveaux modèles architecturaux. Quand l'habitat ancien répondait à une logique associée à l'activité agricole, il semble aujourd'hui plus opportuniste.

    S’il est nécessaire de loger les nouvelles populations, il faut aussi satisfaire une demande de travail. Ainsi le développe­ment de l'urbanisation s'accompagne de nouvelles zones d'activités et commerciales, qui bénéficient de la desserte aisée de la vallée.

    Il est probable que ce dévelop­pement se fera toujours au détriment des surfaces agricoles. Il laisse présager un déséquilibre qui pourrait s'installer dans l'occupation de la vallée quand certaines communes continueront de s'agrandir, proches des voies d'accès et bénéficiant d'un relief plat de plaine et qu'ailleurs d'autres seraient délaissées car plus isolées et moins attractives.

    Alors la question se pose sur le devenir de ces paysages qui sont nés du savoir faire des hommes à mettre en valeur des terres de plateau et de pentes, à se protéger des caprices d'une rivière-fleuve.

    Il faut aussi associer, dans ce processus d'évolution des paysages, la place de l'aérodrome de Tallard. Si les pistes d'atte­rissage et de décollage n'ont qu'un très faible impact sur les paysages, les bâtiments associés à cette activité en ont. Si les contraintes aéroportuaires régissent leur hauteur, ils n'ont que la valeur architecturale du hangar.

  • Les enjeux paysagers

    La vallée en auge, territoire de transition entre Alpes et Provence

    Les profils géologiques, entre éboulis ins­tables et abrupts rocheux, conditionnent voire contraignent les possibles extensions.

    Cependant, le fond de vallée même s’il est encore largement dévolu à l'agriculture montre les conséquences d'un recul de cette activité amorcé et confirmé par les chiffres.

    Les espaces ainsi laissés libres sont autant d'opportunités foncières. Les périphéries d'Espinasses et de Remollon affichent déjà un étalement urbain engagé sous forme d'habitat individuel. Si ces terres sont laissées à l’abandon, la forêt y prend place.

    Conjointement à ces nouvelles zones d'habitat et dictées par le besoin de faire vivre les nouvelles populations, les zones d'activi­tés se développent profitant des axes de desserte dont la RD 900 B donnant accès à la vallée de l'Ubaye ainsi qu'à la retenue de Serre Ponçon, générant des flux toujours plus importants à l'origine de conflits d'usage pour les villages traversés.

    Le risque est celui d'une perte de lecture des armatures paysagères gommées par un couvert forestier ou une urbanisation pas tou­jours respectueuse du sol support. C'est aussi le risque d'un continuum urbain le long de la RD 900 B et l'uniformité des pay­sages traversés.

     

    La confluence de Tallard

    De son attractivité certaine émergent les pressions que subit ce bassin. Son accessibilité bénéficie d’une part aux nouvelles ex­tensions urbaines, réparties entre habitats et équipements, d’autre part aussi aux nouvelles zones d'activités et commerciales

    Ce dynamisme est aussi à l'origine de flux routiers toujours plus importants, avec des pics de fréquentation à des pé­riodes de l'année. Au delà de la saturation de certains axes et carrefours, ce sont aussi des conflits d'usage, au cœur de Tallard notamment, quand la quiétude d'une place de centre ville, avec ses services et commerces, se trouve boule­versée par le passage continu de véhicules, poids lourds ou voitures de tourisme. C'est le fonctionnement même de ces espaces publics à l'origine dévolus aux piétons qui est remis en cause.

    Les hauts plateaux entaillés de ravines

    A la fois isolés et proches, la répartition de l’habitat sur les plateaux fait peser sur ces lieux de vie le risque de devenir des territoires oubliés et abandonnés, car la baisse de l'activité est plus engagée sur les pratiques d'élevage et de cultures céréalières que sur l'arboriculture. L'histoire de villages disparus parce que les voies de communication ont emprunté d'autres trajec­toires rappelle la nécessité de maintenir une desserte viaire.

    Cependant ces plateaux ont vu arriver de nouvelles populations profitant d'un certain éloignement de la ville tout en bénéfi­ciant de la proximité de grandes infrastructures et de pôles urbains. De nouvelles habitations parsèment alors les versants, profitant d'un creux ou d'un champ délaissé.

    Ce sont donc ici à la fois des risques de désertification qui pèsent mais aussi ceux du mitage par l'urbain des versants et plateaux. Ces deux phénomènes peuvent conduire à la perte de lecture des armatures paysagères soit par la recolonisa­tion forestière des terres agricoles abandonnées qui efface des subtilités du relief mises en valeur par l'agriculture soit par un essaimage urbain, parfois éloigné de la logique urbaine et architecturale locales.

    La vallée linéaire et la vallée évasée

    Ces deux espaces subissent les mêmes processus d'évolution et présentent ainsi la similitude des enjeux qui en émergent.

    Le fond de vallée large et plat a bénéficié aux infrastructures qu'elles soient routières ou énergétiques. Les sols enri­chis des alluvions glaciaires et les vastes étendues planes ont fait de ces terroirs un gigantesque verger.

    Ces préalables ainsi posés révèlent des enjeux à la fois d'ordre spatiaux et fonctionnels mais aussi environnementaux et économiques.

    La juxtaposition de l'autoroute et du canal crée autant de ruptures à la fois fonctionnelles et visuelles. Ouvrages hermé­tiques, ils isolent les versants de leur fond de vallée.

    La ville de La Saulce s'étire le long de la RD 1085, coincée entre les pentes qui la surplombent, le canal EDF et l'A 5.

    L'or­ganisation linéaire peut donner lieu à un continuum urbain car l'aval de cette vallée bénéficie de la proximité de la ville de Sisteron et du riche réseau de routes. Même si cette ville dépend des Alpes de Haute Provence, elle n'en reste pas moins un pôle économique générateur d'emplois qui peut attirer de nouvelles populations. C'est une pression urbaine qui pèse de nouveau sur les es­paces à la fois agricoles et naturels.

    La baisse de l'activité agricole ne concerne pas l'arboriculture. En effet la production de la pomme et de la poire augmente. Tendance plutôt positive, elle fait néanmoins s'interroger sur les risques de tendre vers une monoculture. Ces risques sont à la fois économiques quand tout repose sur une même source de production mais aussi environnementaux. Ce n'est pas que l'utilisation massive de produits phytosanitaires et leurs conséquences sur les milieux vivants mais c'est aussi l'appau­vrissement de la biodiversité floristique et faunistique.

  • Les préconisations paysagères

Les paysages possibles

AVERTISSEMENT : Les scenarii présentés s'appuient sur des processus de mutation des paysages mis en évidence par une analyse objective des données disponibles. Ils ne constituent en aucun cas une évolution voulue ou souhaitée. Ils alertent d'une possible transformation si les décisions en termes d'aménagement du territoire n'affirment pas une vraie préoccupation de préservation des paysages. Ils incitent à une vigilance paysagère orientée vers la sauvegarde de la qualité des paysages, source de développement économique et social.

  • Si la tendance évolutive se poursuit … les nouveaux paysages de la vallée

    L'analyse diachronique montre une tendance à un développement significatif de la forêt, remontant de plus en plus vers les crêtes ou se substituant à une arboriculture disparue.

    Autre processus de transformation des paysages : la diffusion de l'urbanisation sous forme d'habitat ou de zones d'activités et/ou commerciales profitant de la proximité des grands axes de circulation et de la ville centre du département, Gap. Et vers le Sud, continuum urbain avec l’attractivité du pôle économique de Sisteron.

    Ce développement urbain se fait, souvent, au détriment des espaces agricoles qui sont à proximité d’une trame urbaine déjà installée.

    En 2014

     

    Les scenarii proposés illustrent un développement urbain non raisonné et les conséquences du recul de l'agriculture.

  • Les piedmonts attractifs entre Espinasses et Remollon, mais aussi La Saulce

    Le profil géologique des abords de Remollon contraint fortement les possibles extensions de ce village. Ce constat s'applique à l'ensemble de la vallée, depuis Espinasses jusqu'à Tallard mais aussi aussi La Saulce.

    Les abrupts rocheux et les zones d'éboulis interdisent toute occupation des pentes, ce qui ramène les seules possibilités en piedmonts et le long de la RD 900 B.

    Le fond de vallée resterait relativement protégé par le zonage "risque inondation" qui couvre l'ensemble des terres et le nécessaire besoin de le prendre en compte dans les règlements même si aujourd'hui en l'absence de PPR approuvé, ce zonage n'a pas de valeur réglementaire.

    En 2014

     

    Les nombreux aléas et risques qui pèsent sur les pentes et le lit de la Durance font entrevoir la forte pression que subissent et subiront les espaces en piedmont.

    Délaissant les ubacs, les nouvelles constructions préféreront les adrets et les parcelles abandonnées par l'agriculture. Le processus de déprise agricole déjà engagé fait de ces terres autant de réserves foncières.

    C'est ainsi que se dessinent les possibles scenarii si l'opportunisme foncier est le seul principe qui motive les futures urbanisations. Un continuum urbain a toutes les chances de s'installer entre Espinasses et Remollon. Ces nouvelles zones urbaines se partageront entre habitat et activités. Les nouvelles habitations puisent pour le traitement de leur aspect extérieur (volume, couleur, détail architectural) dans un vocabulaire souvent étranger au lieu. Cette tendance tend vers une banalisation des nouvelles zones urbaines.

    Parallèlement à l'extension urbaine, et autre conséquence du recul de l'agriculture, la fermeture des parcelles cultivées s'engage par la recolonisation spontanée d'abord arbustive sous forme de broussailles puis la strate arborescente s'installe fermant définitivement ces espaces.

    C'est un paysage monotone qui prendra place quand on sait le rôle de l'agriculture pour aménager des espaces ouverts qui donnent à lire les subtilités du relief et composent une mosaïque de vert et d'or.

    Le besoin d'accompagner ces nécessaires évolutions est évident en maintenant, entre autres, des coupures dans une urbanisation filante et éviter ainsi une conurbation le long d'un axe routier principal pour le département.

  • Les plateaux hauts isolés mais convoités

    Le plateau de Vitrolles prend ses caractères spécifiques par ses replats cultivés, ses ravines boisées et ses zones stériles de marnes grises.

    C'est bien l'agriculture qui met en valeur ces particularités. Aussi le facteur de transformation des paysages est ici essentiellement lié au recul de l'agriculture, abandon ou changement de mode cultural.

    Aujourd'hui dévolus à l'élevage et aux cultures céréalières et fourragères, ces espaces sont ouverts. Imaginons ce que deviendraient ces plateaux ouverts si l'arboriculture s'installerait.

    Ce scenario étant peu probable, c'est plutôt la disparition de l'activité agricole qui transformerait ces paysages.

    En 2014

     

    L'arbre est repoussé et contenu dans les ravines ou le long des rus sous forme de cordons végétaux. Quelques fois ces cordons bordent les parcelles cultivées. L'habitat traditionnel est dispersé répondant à une logique de "rentabilité" : être au plus près des lieux d'exploitation.

    Aujourd'hui ce plateau est convoité par des citadins en mal de nature ; sorte de retour aux sources tout en restant proche de la ville et de ses services. Le mode d'habitat dispersé s'applique aux nouvelles constructions mais sans cette logique d'exploitation.

    Elles profitent alors du moindre creux ou replat, s'installant ici et là, au risque de déséquilibrer une trame urbaine existante. Elles nécessitent aussi de nouveaux accès, rajoutant de nouvelles voies dans un réseau déjà dense, peuvent se clore de murs ou de haies, éléments totalement étrangers à ces paysages.

    Les cultures abandonnées, la forêt y reprend ses droits fermant peu à peu les plateaux et remontant les pentes jusqu'aux crêtes. C'est dans ce processus de recolonisation forestière que disparaissent, sous un moutonnement arborescent, les subtilités d'un relief fait de ravines, plats et éboulis.

    Il est donc nécessaire d'organiser les nouvelles constructions et de maintenir ouverts des espaces en plat pour conserver cette écriture paysagère spécifique à ces plateaux surplombant la vallée de la Durance.